Bonjour à tous,
Je vous avais promis les aventures d'Elisa. Voici le deuxième épisode.
Vous pouvez retrouver le premier épisode ici.
Aujourd'hui, Elisa et moi vous parlons un peu du défi d'apprendre une nouvelle langue. Surtout s'il s'agit d'une langue indigène.
Parce que, franchement, autant Elisa que nous avons appris quelques langues étrangères et, même si cela demande de vrais efforts, on n'avait jamais eu la sensation de s'attaquer à quelque chose de presque impossible.
Or, nous avec le Quichua et elle avec le Shuar, on voit bien qu'on a changé de registre. RIEN A VOIR avec les autres langues qu'on connait....
Ludo et moi mettons du temps à apprendre notre Quichua mais le Shuar, à côté, c'est un autre défi car il y a très peu de publications traduites, très peu d'écrits en général et bien entendu pas vraiment de cours, ni de dictionnaire.
Et sur Duolingo, rien non plus :-) (je ne comprends pas pourquoi)
Je vous fais un petit topo "technique" (ceux qui veulent peuvent abandonner ici, nous ne serons pas vexés ;-)
Le shuar est une langue dite "agglutinante", comme le Quichua. Cela veut dire qu'on ajoute des particules à n'en plus finir à la fin des mots pour exprimer ce qu'on veut dire.
D'autres langues agglutinantes : le mongol, le coréen, le finnois ou encore le hongrois.
Juste pour vous expliquer le principe, voici un exemple très simple. Pour dire "avec mes amis", en Quichua on dit "Je-ami-s-avec". Cela donne "ñuca cumbacunahuan"
Sans les tirets, à toi de savoir où s'arrête le mot et où commence les particules. Sachant que plusieurs particules peuvent s'agglutiner sur le même mot.
Et le verbe conjugué toujours à la fin de la phrase. Pour t'obliger à rester concentré, j'imagine...
Le principe est sensiblement le même en shuar.
Langue agglutinante, donc.
Comme dit Elisa "ah oui, déjà en nom de plat à déguster, ça fait pas envie, alors pour une langue...."
Minute culturelle : le Shuar est une langue issue de l'inca, 40 000 locuteurs environ dans la forêt amazonienne équatorienne.
Côté cours, il y a un recueil de 10 leçons.
Voici textuellement l'avis d'Elisa sur ce cours : "les explications, on dirait que c'est un natif qui les a faits. Tu sais, du style, je sais parler ma langue mais au moment de l'expliquer..."
Côté cours, il y a un recueil de 10 leçons.
Voici textuellement l'avis d'Elisa sur ce cours : "les explications, on dirait que c'est un natif qui les a faits. Tu sais, du style, je sais parler ma langue mais au moment de l'expliquer..."
Y a un intitulé "affirmatif négatif" > ça parle à quelqu'un ??
(en fait, en vrai, je pense que ça désigne plutôt "la forme déclarative négative")
Il y a du passé général, du passé distant.
Bref, "celui qui a fait le seul petit manuel existant a bu de la chicha avant d'écrire", dixit Elisa
Pour rappel, la chicha est une boisson typique amazonienne fermentée... Plus ou moins forte, donc plus ou moins "alcoolisée". Tout s'explique.
Elisa fait ses exercices
même la lecture est difficile...
un cours de grammaire... c'est pas gagné
Je vous "traduis" ce qu'essaie d'expliquer Jeremías à Elisa...
En français, à l'impératif, il y "tu", "nous" et "vous". Exemple "va", "allons", "allez".
En quichua, et en shuar aussi si j'ai bien compris, il y a une conjugaison en plus à l'impératif, sorte de 4ème personne, quand on veut qu'une tierce personne fasse quelque chose.
Exemple :
"je veux qu'il fasse cela" > en Quichua et en Shuar, ça rentre dans l'impératif (ne me demandez pas pourquoi...). Et donc on va écrire :
Je - il - cela - faire + particule "tusa" + veux
Bon, si vous ne suivez pas ce n'est pas grave. C'est juste pour montrer que la structure de la langue est très différente et que ce n'est pas toujours facile de s'y retrouver. Et encore moins de former ses phrases correctement.
C'était la leçon du jour. Conclusion : si vous avez plutôt la possibilité d'apprendre une langue latine, foncez. C'est quand même pas mal plus simple :-)
Pour un peu plus de légèreté et parce que je sais que vous aimez les photos, à suivre quelques photos d'amis Shuar que j'avais prises à Guayaquil l'année dernière. Pour la beauté du costume et la jolie couleur dorée de leur peau.
une jolie famille
avec ma copine Paty
avec Paty et Raúl, Rocío et plus à gauche Blanquita, servant tous en Amazonie et portant le costume shuar.
Rocío, Paty, Blanquita et Raúl
Quand elles marchent, les graines de leur ceinture et de leurs bracelets font un joli petit cliquetis
A suivre, j'ai récupéré quelques photos sur Internet. Comme ça vous saurez d'où vient la marinière bretonne ;-)
Dans le prochain épisode des aventures d'Elisa, nous vous parlerons des défis du quotidien dans un coin perdu d'Amazonie.
A bientôt !
😲🥴😲🥴
RépondreSupprimerVraiment bravo pour vos efforts aglutinantes lol👏🏽👏🏽👏🏽
Merci pour tes encouragements. Ne rigolez pas trop, vous ne savez pas à quelle sauce vous serez mangés ;-)
SupprimerAh ah enfin Elisa comprend les difficultés d'apprendre une langue =》 dirait Johan! C'est vrai qu'avec ses talents pour apprendre plusieurs langues, jusqu'à maintenant c'était "finger in the nose"😂 donc courage on comprend👌
RépondreSupprimerPour le verbe en fin de phrase c'est pareil en LSF... ça me perturbe cette construction de phrase😁
oui, il y a beaucoup de langues où le verbe est à la fin et c'est vrai que ça demande une vraie restructuration mentale. Mais on s'accroche ;-)
SupprimerFinalement le pidgin c'est super facile !
RépondreSupprimerPS j'ai hâte de te voir en costume Shuar 😉
ah oui pidgin et autres créoles = super faciles ;-) Tu as raison, la tenue square figure bien sur ma liste de tenues indigènes que je veux avoir ;-) et ça fait un moment déjà...
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