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mercredi 26 octobre 2016

BOULOT... ENCORE !

Coucou à tous !

On continue la série "boulot". On vous avait promis des photos du travail de Ludo dans sa petite école. Les voici !



A L'EXTERIEUR

Mardi, "pédagogie à l'air libre". (C'est un peu comme pour les poules, en fait, "élevées en plein air", c'est un concept vendu par l'école)


 


 Pause casse-croûte à 10 h 30



Ci-dessus, Tyron (on ne rigole pas sur les prénoms - merci), le
mari de la directrice de l'école.














Les enfants sont tous habillés pareil car en Equateur, l'uniforme est obligatoire à l'école. 

Et c'est pratique pour retrouver ses bêtes dans les champs - euh...ses élèves, pardon. 

Là, par exemple, il y avait une autre école en sortie aussi. Mais pas le même uniforme, donc plus facile de rassembler le troupeau ;-)

Et il ne faisait pas aussi froid qu'il y paraît ; c'est juste qu'il faisait gris, donc, ici, dès que le soleil se cache, les températures chutent un peu. Et surtout, quand on passe sous les 20°, tout le monde sort bottes, bonnet et doudoune. Ce qui nous fait rire, quand même. Ils ne connaissent pas les températures négatives. D'ailleurs, quand parfois on leur explique qu'en France, en hiver, les températures sont négatives, ils ne comprennent pas. 

"Vous mourrez tous alors ?"
"Euh... non, pas tout de suite... faut vraiment qu'il fasse très très froid pour qu'on meure..."

Alors, on explique qu'il peut faire la même température que dans ton frigo, par exemple. Déjà, ça, ça les dépasse. Et on s'arrête là dans les explications (les - 5°, -10° c'est trop abstrait).

Et non non, je n'exagère pas.



A L'INTERIEUR

Je vous fais visiter l'école de Ludo : 





 





Et pour le plaisir, voici le contenu des cours de Ludo, allez faire un tour ici : 

Surtout Jaël et Leïla, ça va vous rappeler des souvenirs, les filles !!!!

D'ailleurs, tonton Ludo serait bien content de vous avoir comme assistantes pour préparer ses cours.







Je vous le dis parce que c'est vous, hein, mais faut que ça reste entre nous (!) ; parfois, j'entends Ludo chanter ses chansons (enfin, j'imagine qu'il prépare ses cours en fait) dans la journée... Même les jours où il n'a pas cours ;-)



Et si vous vous demandez comment on peut passer de ça :

et ça 

à ça
(voir ici pour plus d'infos)


 


Ben.... je ne vois que 2 réponses possibles :

a) Bondye a de l'humour 

ou bien

b) c'est l'Equateur

Tu optes pour quelle réponse, toi ?

(Nous ? ah nous, on hésite encore...)

Enormes bisous d'amour à tous, vous nous manquez !!!


mardi 18 octobre 2016

NOUVEAU JOB :-)


Coucou à tous !

Alors aujourd'hui, article spécial travail. Et quel travail !!!

Alors, pour ceux qui ne le savent pas, Ludo et moi avons été embauchés pour faire de l'interprétation simultanée lors du congrès Habitat 3 à Quito. (Voir article précédent ici)


DIMANCHE

Donc, premier contrat : dimanche soir, de 17 h 30 à 18 h 30, pour Ludo. Une interprétation simultanée espagnol-français. 

Je l'ai accompagné pour... ben, pour l'accompagner, d'abord (c'est dimanche quand même !!!), et pour voir comment ça se passait.



Jessie, traductrice-interprète espagnol-anglais était recrutée pour l'anglais, donc. Et Juan Pablo, son mari (chez qui nous avions mangé le dimanche d'avant) l'accompagnait aussi.

Donc nous voilà tous les 4 sur les lieux du congrès. 

On a rejoint Juan-Pablo qui était supposé faire une interprétation.... Supposé, car la réunion n'a jamais eu lieu (mal organisé ce pays, je t'ai déjà dit ?)

Voici donc quelques photos de notre début d'après-midi de travail.

 Jessie et Juan-Pablo font les pitres au pupitre des ministres pendant que Ludo fait semblant d'interpréter en simultané.


Ludo dans la cabine de traduction, avec Annie, une autre traductrice/interprète que nous avons rencontrée ce jour-là. Une Française à Quito depuis 20 ans. Du niveau donc dans le métier !)



La salle de la réunion que devaient interpréter Juan-Pablo et Annie. Personne, pas de réunion. Mais pas de problème pour personne. Interprètes bien payés même si pas de boulot. Donc, re-pas de problème !



Vue dans les cabines (vitrées d'où le reflet). On aperçoit un peu le matériel et Ludo dans la 2ème cabine (une cabine par langue - normalement - pas valable ici, bien sûr)


 
Ludo en formation 


 Là, on rigole et on est à l'aise et tout ça mais..... ça va pas durer !!!!

On passe aux choses sérieuses. On entre dans le pavillon pour la conférence de presse que Jessie et Ludo vont devoir interpréter en simultané. Filmé et diffusé on ne sait où... Pression supplémentaire pour Ludo.

C'est dans le bâtiment ci-dessous spécialement construit pour Habitat 3 qu'ils vont travailler. 

Les photos sont prises pour faire de la publicité à Pantone, les couleurs (on n'en sait pas plus et franchement, on avait un peu la tête ailleurs).



Donc, passons aux choses sérieuses : la table des maires de grandes villes du monde (Quito bien sûr, Berlin, Mexico City, Montevideo, Madrid, Maastricht par exemple et ... Strasbourg - c'est important pour la suite)

Des journalistes de tous les bords, des secrétaires/assistants, bref, la ruche...


Et là, on reçoit (enfin !!) quelques infos... Les cabines sont des semi-cabines (juste un bloc qu'on met sur une table en fait - bonjour le calme et la sérénité pour travailler). On ne voit pas bien les intervenants à traduire. Et on apprend qu'il y a aura peut-être du français à traduire en anglais ou l'inverse. On ne sait pas vraiment. Et il faut gérer les combinaisons de langues de chacun d'entre nous. Sachant que seuls Ludovic et Jessie sont embauchés. 

Mais.... c'est l'Equateur, donc organisation bidon = Ludo ne se sent pas du tout de traduire l'anglais. Et.... Jessie parle anglais mais pas français. Plus un problème de canal pour l'interprétation. Bref, c'est la ca-ta-strophe (je reste polie - on a vu les 3 frères y a pas longtemps :-)

Donc, je dis que, moi, éventuellement, du français vers l'anglais, je me sens. Allez, c'est parti, on s'organise tous les 4, on dit à la fille de l'agence de traduction que je peux le faire, Juan-Pablo fera de l'anglais au français si besoin, sur le même canal que Ludo (ouais, moi non plus, je savais pas que c'était si compliqué).

On s'assure toutefois avant de commencer que, si je traduis, je serai payée. Dans l'urgence et l'absence d'autre solution, la fille de l'agence dit "oui oui, pas de pb". Tu m'étonnes !

Jessie et moi sommes donc dans la même cabine (vers l'anglais et l'espagnol). On commence à lire les documents qu'on vient de recevoir (soit 10 minutes avant le début de la conférence - pas normal non plus. Enfin, si, ici oui, normal).



 Ludo dans la cabine d'à-côté, vers le français et l'espagnol. 



 Avec Jessie.


Juan Pablo a photographié tous les cartons sur les tables pour nous envoyer la liste par Whatsapp, qu'on connaisse au moins les noms et les fonctions des intervenants (très important les fonctions !!!!) Parce que même ça, on n'arrive pas à avoir de manière officielle. Bref.

Je repère les noms de personnes qui pourraient parler français. J'en vois 2, le maire de Montréal et une autre. 

Et on attend que la conférence de presse commence. On attend. Encore un peu. 

Elle débutera finalement à 18 h 30, heure à laquelle elle devait s'achever. Et terminera à 19 h 00. Donc, 30 minutes au lieu de l'heure prévue, 1 h de retard. 

Bienvenue en Equateur.

La conférence suit donc son cours, Jessie et Ludo interprètent. Je reste sur le qui-vive en attendant que les francophones éventuels s'expriment. Leur tour vient et ils parlent anglais. 

Bon, je ne suis pas concernée ; je ne ferai pas d'interprétation ce soir.  

Que nenni !

Soudain, j'entends un merci, quelqu'un parle français à la table, Jessie me balance son casque et je commence à traduire. Bonjour l'adrénaline. Il y avait le maire de Strasbourg.... J'avais bien vu son nom mais RIES ça ne sonnait pas trop français et je n'avais pas vu sa fonction....

Donc, paf, balancée dans le grand bain comme ça. 




Bon, c'était notre toute première interprétation simultanée. C'est vraiment chaud comme boulot, on a dû s'en sortir comme des débutants-du-début-qui-n'ont-jamais-fait-ça-de-leur-vie. Pas terrible, quoi.

A la fin de la conférence, on attend les plaintes, les remarques... Personne ne vient. Bon. 

La fille de l'agence nous dit "super, merci, à bientôt". 

Ok, soit on est super balaize soit tout le monde s'en fiche. On commence à connaître le professionnalisme du coin ; on opte pour la seconde option, c'est plus vraisemblable. 

De toute façon, y avait même pas assez de casques-récepteurs pour tout le monde alors... bonne ou mauvaise, la traduction, y en a pas mal qui ne l'ont pas entendue ;-)



MARDI

Donc, mardi, c'est mon tour, officiellement. Une interprétation de l'espagnol vers l'anglais. 

Ce qui ne se fait (théoriquement) jamais. Tu traduis TOUJOURS vers ta langue maternelle, ça, tout le monde nous l'a dit. Mais organisation absente + urgence = moi.

Juan-Pablo : "t'es dispo ?".
Moi : "ben, ça me paraît chaud, quand même, je n'ai jamais fait ça (je n'avais pas encore fait les 3 minutes du dimanche), aucune langue maternelle, pas le temps de m'entraîner, pas de support de travail... t'en  penses quoi, toi ?"
Juan-Pablo : "mais ouais, t'es capable, tu verras"

Bon, moi, la novice, je fais confiance à l'expert. Il sait comment je parle espagnol et anglais donc s'il dit "c'est bon", je dis oui. (On ne crache pas sur la thune, c'est bien payé).

Donc, mardi de 7 h à 9 h 30 et de 16 h à 17 h 30. Aucune information préalable évidemment, même pas les salles de conférences, c'est dire. 

LOL. RELOL.

OU PAS.

Je m'entraîne un peu le samedi, c'est super dur mais bon. Je débute, c'est normal. Ils le savent, c'est dans l'urgence, c'est moi ou personne. Ok.

Lundi, je m'entraîne encore à la maison. Et là, RIEN NE VA PLUS. Je n'arrive pas. Je comprends l'espagnol que je dois traduire, je connais le vocabulaire en anglais mais y a un gros bug dans mon cerveau. Il ne passe pas vraiment d'une langue à l'autre, l'horreur. Je panique, j'angoisse. Je dis à Juan-Pablo que je n'y arriverai pas, c'est trop dur et je n'ai pas envie de le discréditer auprès de son client.

Il me dit d'abord "mais si, ça ira". 

Je dis "non, ça n'ira pas. C'est pas que ce sera nul, c'est que je ne peux rien faire du tout"....

"t'inquiète, viens quand même au moins pour voir et ça te donnera au moins le thème pour l'interprétation du soir".

"ok, je viens. Si je me sens, je peux essayer un peu, on verra".

 Ce matin, mardi donc, au Swissotel à 6 h 30 du matin (les petits yeux)(car levée à 4 h 45)(et non, moi, je n'ai pas l'habitude de me lever si tôt). Avec Jessie et Juan-Pablo.



Avec le papa de Juan-Pablo, technicien pour l'interprétation.

Les récepteurs pour ceux qui veulent la traduction



Nous découvrons la salle de conférence.... Aaaahhhh...... 

Pas du tout à quoi on s'attendait : petit-déjeuner entre ministres. J'ai la pression, je ne sais pas comment ça va se passer (personne ne sait visiblement).



Les ministres d'Equateur, la sous-secrétaire générale de l'ONU, bref du "gratin"...



C'était le thème de la réunion, j'ai réussi à trouver ce document sur Internet. Thème aussi de la réunion du soir.

Autant vous dire tout de suite, mon intuition était la bonne, trop dur pour moi. Je ne me suis pas sentie de faire l'interprétation. Juan-Pablo était venu pour me seconder et me relayer. Bon, ben, il a tout interprété et moi, j'ai tenu son verre d'eau. Et ramassé son stylo qui était tombé par terre.

Chacun ses compétences, hein.

J'étais un peu déçue, surtout que ça a donné du boulot supplémentaire à Juan Pablo. Mais faut reconnaître ses limites.

Question horaires : bon, la routine : début prévu à 7 h, début effectif à 7 h 50. A peu près ponctuels sur l'heure de fin (tiens donc ?!?!)

Restait l'après-midi. Pas d'info mais le bruit courait que ce serait plus facile. Et de toute façon, pas le choix, j'étais toute seule. Il allait bien falloir que je me lance..

Ludo est venu avec moi pour soutien moral. 

La découverte de la salle de réunion : 

 Mais, comme ça met à l'aise, une petite salle toute simple !


La réunion était une réunion de travail, avec la présence de Laura Capobianco, une experte de l'ONU. Elle est italienne mais parlait anglais et tout le monde comprenait l'anglais, du coup je n'ai pas eu à la traduire. 

En revanche, j'ai dû interpréter en anglais et en "chuchotage" toutes les interventions des autres, qui parlaient en espagnol, pour la secrétaire de Laura Capobianco, qui prenait des notes pour le futur rapport officiel (bah oui faut bien un peu de pression quand même).


Le "chuchotage" c'est une autre technique d'interprétation, on n'interprète que pour une ou 2 personnes, on leur parle donc tout bas à l'oreille en anglais, par exemple, quand quelqu'un s'exprime en espagnol. 

Je suis contente, je m'en suis sortie :-))))


Personne n'avait l'air mécontent de ma "prestation" (aheum...), les personnes de cette réunion étaient toutes adorables, nous ont bien mis à l'aise, nous ont même fait la bise pour nous saluer (ça changeait du matin où quasiment personne ne nous disait bonjour et ne répondait même pas à notre bonjour jovial - le "gratin", quoi). Ici, tout l'inverse, ambiance vraiment agréable et engageante.

Et, à la fin, on nous a même demandé nos cartes de visites. J'en conclus que ce n'était pas un foirage total ;-)


Laura Capobianco, c'est la femme frisée sur la droite.
Plus à gauche, il y a Holly, l'assistante de Laura pour qui j'ai interprété et moi, entre Holly et Bélen, en corail.


























Le joli bâtiment où j'ai travaillé cette après-midi : un ancien hôpital reconverti en centre de congrès. Ici, la cour. 

Voilà ! Vous savez tout ! Le billet est un peu long mais y a matière !

Nous vous embrassons tous très fort.