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dimanche 1 juillet 2018

AMAZONIE IV : ENTRE TIPUTINI et PANACOCHA, HALTES AU MILIEU DE NULLE PART

Coucou les amis, 


Nous n'avons pas encore fini de vous raconter notre aventure en Amazonie ! Vous pouvez retrouver les autres récits de nos aventures dans les articles précédents :-)

Aujourd'hui, nous quittons Tiputini et nous ferons des haltes sur le bord du fleuve pour aller à la rencontre des quelques personnes qui y vivent (y a pas foule à vivre là non plus). 



En Equateur, y a pas que sur ta voiture que tu pousses pour qu'elle avance...


A plusieurs reprises, les garçons ont dû sauter à l'eau et pousser pour "désenliser" le bateau. Il n'y a en effet pas toujours beaucoup de fond sur le fleuve, juste de quoi cacher un alligator ou un anaconda. Si si, je suis sérieuse. L'aventure, quoi ;-)

Voyage au milieu de nulle part:


un pont tout à fait standard


Contrairement aux apparences, là, au bout, quelque part, 
il y aurait quelques habitations...


Un vrai pont de la civilisation, c'est rare

La jungle est dense et Ludo a bien regretté de ne pas avoir la machette, c'eût été très utile


Cabosses de cacaco sur l'arbre

Nous arrivons dans cette maison, accueillis par ces jolis perroquets :


Alors, ça, c'est LA FAMEUSE CHICHA... Je vous explique :

La chicha est une boisson fermentée typique de l'Amazonie. Elle est la plupart du temps faite à partir de manioc qu'on laisse fermenter dans le fond de son bateau. Et ça devient une boisson très forte et pas mal alcoolisée.

Pour accélérer la fermentation, les morceaux de manioc sont mastiqués par les femmes de la communauté (oui, UNIQUEMENT les femmes). 

Le problème est, qu'en Amazonie, en gros, la chicha fait partie de la formule de politesse. Donc, quand nous avons parlé avec le monsieur de la maison ci-dessus, juste après le bonjour/comment ça va, ça s'est passé comme ça :

Avant de commencer à parler, je vous offre à boire

(Noooon ! au secours !!!)

- Si, muchas gracias

Donc,oui, nous avons bu ce breuvage fort, fermenté et assez infâme. Sinon, on n'aurait pas pu donner le témoignage à cette famille. Et vu tout ce qu'on avait déjà fait pour venir jusqu'à eux, c'est pas une petite boisson pré-machouillée qui allait nous faire peur. 

En vrai, si, mais bon...

Paulina, la femme de Jonny (nos capitaines de voyage, originaires du coin) nous a rejoints à la maison de cette famille et je me suis empressée de lui refiler le bol. Elle a presque bu ça comme du petit lait. Et quand on lui a dit qu'on avait déjà bu, elle a été très surprise ;-) Et nous a dit que cette chicha-là était très fermentée et très forte (pas terrible pour des novices, en d'autres termes).

Au sujet de la chicha, il se dit que le manioc n'est mastiqué par les femmes qu'en cas d'urgence. Par exemple, si tu n'as plus de chicha le vendredi, mais qu'il y a une fête le dimanche, pour avoir une chicha prête à temps, là, les femmes vont mastiquer le manioc. Mais d'autres disent que non, ça, c'est un mythe pour rassurer les touristes qui y goûtent, que, en vrai, elle est systématiquement mastiquée par les femmes. 

Bref, nous n'avons surtout pas voulu savoir ce que nous avons bu. 

L'astuce pour en boire le moins possible, (c'est quand même très alcoolisé) c'est de dire : 

- je bois un tout petit peu parce que je vais dans d'autres familles après, alors si je bois trop ici, je ne pourrai pas boire chez eux et je serai "pompète" à la fin de ma matinée, tu comprends ?

Et oui, bien sûr qu'ils comprennent, c'est sacré, la chicha, ça ne se refuse pas. 

Tout ça pour dire, vive le vin rouge !

Nous continuons notre route dans cette jungle au milieu de nulle part :


C'est un peu boueux ;-)


Nous rencontrons ce monsieur qui coupe du bois pour récupérer des gros scarabées noirs qu'il mangera en famille le soir. 

Gros comme un demi-doigt, à peu près (photo ci-dessous prise sur Internet).



Il en avait quelques-uns dans sa main, bien vivants. Je n'ai pas voulu prendre de photos car je me suis dit "si jamais il voit que ça m'intéresse, il va me proposer de goûter... et on a déjà eu la chicha, c'est bon pour aujourd'hui"

Les scarabées sortent du tronc, une fois coupé


Quand je vous disais que la machette aurait été utile : Ludo a du mal à se faufiler entre les racines, branches et autres... (non, il ne fait pas caca)





Après cette aventure gastronomique dans la jungle, retour au bateau.

En reprenant le voyage, nous apercevons une énorme barge





Jonny approche le bateau, Cristhian l'amarre à la barge et Jonny se retourne et fait un signe avec ses doigts (on a l'habitude, maintenant), il montre "2". Cela veut dire "2 paires".

Et oui, on va monter sur la barge, en plein milieu du fleuve, pour aller prêcher à ceux qui s'y trouvent.

Mais quelle aventure, mes amis ! Des trucs qu'on n'a jamais faits et qu'on n'aurait jamais pensé faire !




Après cette halte plutôt émouvante et très "exotique", nous repartons.





Des noix de "tagua", l'ivoire végétal d'Equateur (dont sont faits beaucoup de bijoux ici, dont ton collier, Marie-Thérèse ;-)





De loin, nous apercevons des sillons dans le sol. Intrigués, nous nous approchons et nous réalisons que ce sont des "autoroutes" de fourmis qui convergent vers la fourmilière.



La fourmilière ci-dessus




un carrefour(mi)(trop drôle)





Nous continuons d'avancer un peu et nous atteignons ce "pantano" au lieu du chemin. Il n'y a donc plus de chemin sur cette portion mais une mare boueuse et assez profonde. Nous sommes un petit groupe ; Ludo, Oscar et moi sommes les seuls à avoir des bottes. Je suis la seule fille (c'est important pour la suite).

Ludo tente un passage et il a de l'eau jusqu'aux genoux (donc, moi, jusqu'à mi-cuisses...). Et la deuxième moitié de la traversée doit se faire sur un tronc qui est sous l'eau, qu'on ne voit pas pas mais qui permet de ne pas se mouiller davantage. Bien entendu, ça glisse. 

Mais, les garçons ont vraiment envie de traverser... pour le fun, pour les gens qui vivent de l'autre côté, pour patauger dans la boue, bref, pour l'aventure. Ce sont des garçons ; si on peut se salir, risquer de tomber dans un nid de bébés anacondas, glisser dans de l'eau croupie, tout ça tout ça, ben ça les tente ! 

Moi, je suis partagée entre l'envie de traverser et l'envie de rester au sec.... Nous allons mettre bien plus de temps que prévu et donc il faut avertir notre capitaine de nous attendre. Cristhian a été désigné par Jonny, son tonton, de l'attendre là où nous avons été déposés initialement pour lui dire ce que nous faisons et où nous sommes. 

Sauf que, Cristhian, 17 ans, a une envie folle de traverser avec les autres garçons et n'a pas très envie de faire le pied de grue au bord du fleuve à attendre tonton. J'ai un peu pitié de lui alors nous échangeons nos "rôles". Il hésite un peu car Tonton lui a dit que c'était lui le responsable mais j'insiste (et puis j'ai pas une envie irrépressible de traverser non plus). Bref, il cède.



Une partie de la logistique est réglée mais reste le problème des bottes. Absolument impossible de traverser sans.

Il est donc décidé que Ludo accompagne Oscar de l'autre côté. Oscar est l'autre tenant de bottes. Une fois de l'autre côté, Oscar enlève ses bottes (et reste en chaussettes dans la jungle => faut avoir confiance) et Ludo refait le chemin en sens inverse avec les bottes d'Oscar pour les prêter à un autre garçon pour que lui traverse aussi. 

Ludo fera les nombreux allers-retours car c'est lui le plus grand donc le moins susceptible de carguer ses bottes (bon, si, il a cargué).

Après avoir fait passer Abraham, Victor, Edmund et finalement Cristhian, les garçons continuent le chemin.








A priori, le reste du trajet n'a pas été de tout repos : en pleine jungle, sans machette, ils ont dû sauter, contourner des arbres énormes, ont entendu des bruits d'animaux inconnus, eu peur, couru et crié pour se donner du courage.

Ils sont tombés sur un marin : mais que fait-il là ??? et le marin a dû se poser la même question en voyant les gars débarquer !!!!

 Après avoir vaincu la jungle, ils ont entendu de loin le moteur du bateau et ont eu peur qu'on les rate, on ne savait pas exactement où ils étaient (et pas de réseau pour appeler, vous vous en doutez...). Ils se sont alors mis à courir comme des dératés et à hurler pour qu'on les entende du bateau. 

Nous, du bateau, on a bien cru entendre des cris dans la jungle (bah, en même temps, normal des bruits glauques dans une jungle !?!). En écoutant mieux, on a pensé que c'étaient peut-être des bruits légèrement humains et on a guetté...

Et oui, c'étaient eux !







Ils nous rejoignent enfin au bateau, soulagés
(ça se voit au sourire de Cristhian)


Voilà pour cette avant-dernière partie de notre expédition en Amazonie. 

Dans le prochain article, nous vous emmènerons probablement à Tulcan, à la frontière colombienne. Et nous vous raconterons la suite de l'aventure amazonienne après plus tard.

Grosses bises à tous et nous sommes impatients de vous retrouver en vrai !


2 commentaires:

  1. Vous êtes prêts pour faire Kolanta MDR 😂 des vrais aventuriers, entre la chicha (Burk) et la jungle... Wow...vous êtes prêts à tout mes chers amis ... Grooos bisous

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  2. on vous emmènera. nono va adorer, il pourra même manger des gros vers, vu que c'est son rêve :-)

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